Survivre! Survivre! La diaspora des Desrosiers de Michel Tremblay
Survivre! Survivre! La diaspora des Desrosiers de Michel Tremblay
Septembre 1935. Heures glorieuses et tragiques avec Ti-Lou et Édouard en duchesse, un duo coloré dont les échanges pétillants cachent des douleurs indissolubles, même sous le parfum du gardénia. Heures crépusculaires et sombres avec Victoire et Télesphore au fond de la ruelle des Fortifications, entre Josaphat et Laura Cadieux, sa fille infortunée qui veut à tout prix retrouver sa mère, Imelda Beausoleil. Cette chronique de résiliences, si elle ouvre les tiroirs des vies difficiles et désenchantées du monde ordinaire, fait voir aussi des existences qui s’accommodent du bonheur qui passe, toujours trop vite et presque trop tard.
Comment survivre ? se demandent tous ces personnages, aux prises avec les situations inextricables des âges de la vie, le cycle des illusions perdues et des rêves oubliés. Victoire, dans un aveu terrible, résume ainsi son exaspération et sa désespérance : « Chus tannée ! M’entends-tu ? Chus tannée ! J’en ai assez ! De toute ! Pas juste de toé ! De moé, aussi ! Du maudit appartement ! De la maudite job de concierge ! T’es juste un paresseux, Télesphore ! T’es pas un poète, t’es pas un rêveur, t’es un sans-cœur ! »